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LES FONDEMENTS IDEOLOGIQUES DU DEVELOPPEMENT

Publié le, 30 mars 2007 par


Par Mouhamadou Sédar Ndiaye
E.mail :dewparadise@yahoo.fr

LYON – ( France) - Lorsque Axelle Kabou avait posé la problématique du retard de l’Afrique imputable à des facteurs bloquants foncièrement endogènes au continent, des voix sporadiques se sont partout levées pour crier au scandale. Et pourtant son analyse aussi partielle et partiale qu’elle pouvait apparaître posait des questions particulièrement importantes dont celles du développement et de ses obstacles. Plus d’une vingtaine d’années ont passé et ces mêmes questionnements nous traversent parfois l’esprit. C’est dire donc que la situation ne s’est point améliorée si elle ne s’est pas empirée .

Mais réfléchir sur la problématique du développement c’est la plupart du temps, comme le font à l’accoutumée les théoriciens et spécialistes du développement ,adopter une démarche comparative, se fondant sur des instruments dont la pertinence et les critères de validité et de fiabilité sont niés à moult égards. Ces instruments de mesure, comme de véritables moyens de disqualification et d’exclusion, éliminent certains Etats non pourvus de capital économique fort pour les faire jouer un rôle mineur au profit des grandes Nations conquérantes. Il est légitimement admis aujourd’hui qu’une infime partie de « pays élus » décide du sort et du destin de peuples et de nations jugés « menaçants ». Ces « pays élus » sont la plupart du temps ceux dont le niveau économique le justifie. C’est pourquoi, c’est au banquet des pays riches que le monde actuel se modèle, se structure, s’organise, se fait et peut être se désintégrera. Détenteurs du seul et unique monopole de la décision légitime, se cachant derrière une institution que De Gaulle appela « le machin », les « pays élus » se présentent à juste titre comme les meneurs de ce nouveau monde émergeant. Et la légitimation de leur position dominante trouve son ancrage dans les fondements idéologiques du développement et dans sa dimension impérialiste latente et fort insoupçonnée.

En essayant d’ y voir un peu plus clair, en se plaçant au-delà du discours dominant et des référents explicatifs généralement adoptés, le développement se présente comme une gigantesque idéologie partisane de la division du monde actuel en deux blocs économiquement séparés, géographiquement situés et finalement très antagonistes.

L’histoire a connu plusieurs péripéties :traite des esclaves ,colonisation, guerres mondiaux etc. qui s’est matérialisées par des oppositions et des dissidences très conséquentes. Néanmoins le rapport de force que l’idéologie du développement nous convie est beaucoup plus subtil, moins visible, mais aussi dévastateur et certainement plus durable, hélas. François Partant faisait savoir que le développement répondait au même besoin que la conquête coloniale, qu’il était la forme déguisée d’une même entreprise impérialiste, qu’il est un construit idéologique qui nourrit et entretient la domination du Nord sur le Sud, des pays dits riches sur ceux dits pauvres.

La configuration actuelle du monde et un regard quasi objectif sur les relations internationales nous incitent à se poser des interrogations sur les fonctions latentes et répressives que le développement et ses dérivés remplissent si intelligemment par des canaux institutionnels savamment pensés : Banque mondiale ;F.M.I ;O.M.C qui « interviennent » dans le secteur purement économique, répartissent inégalement les ressources et l'O.N.U,siège des ayants droit du développement où les décisions les plus chevronnées s’élaborent, se prennent.

Les pays dits pauvres, à l’image d’un objet de réflexion qui n’existe que pour son sujet qui le pense et le fait exister en tant qu’objet, sont quasiment « absents » dans ces lieux où le monde d’aujourd’hui se façonne. Paul Valery avait vu juste lorsqu’il disait que : « le temps du monde fini commence »,et aux canons sonores des impérialistes substitue toute une gamme de stratégies dominatrices légitimées par l’instauration d’un « ordre économique mondiale »,par la création de l’ONU et la croyance d’un mythe du développement qui se présente comme un des purs subterfuges des temps modernes.