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On aurait aimé battre les tabalas et les tambours. Chanter, danser ! Quelle magouille ! Quelle charité empoisonnée! ContinentPremier, s’était lancé dans le débat depuis le mois d’octobre et novembre 2004 pour l’annulation pure et simple de la dette africaine, devenue franchement odieuse et moralement indécente.

Que nos amis du Nord, banquiers, artistes, humanistes, altermondialistes, journalistes, étudiants, nous comprennent ! Nous n’avons pas dansé. Et pourquoi ? Nous voulons avoir pour une fois les pieds sur terre ! Que signifie au juste l’annulation de la dette africaine ?

La dette, concerne trois groupes de pays : Ceux qui ont atteint un point d’achèvement de leur dette, soit les 14 pays africains éligibles, 9 autres pays qui n’ont pas encore atteint le point de décision, tous aussi africains et enfin 11 pays qui ne sont pas encore au point de décision et parmi eux 9 pays africains. (Reste que des pays comme l’Angola, le Nigeria, ne sont pas éligibles de même qu’aucun des pays Nord - africains qui ne font pas partie dans aucun des trois groupes cités).

La dette extérieure du Kenya était considérée soutenable par les bailleurs de fonds donc ce pays ne bénéficierait pas de l’annulation de sa dette. C’est comme l’exprimait le Président algérien, Abdoul Aziz Bouteflikha : « C’est le médecin qui dit à son patient « mourez tranquille, nous payerons vos dettes ». Pour sa part, son homologue sénégalais le Président Abdoulaye Wade, ne comprend pas pourquoi on tergiverse sur l’annulation de la dette du Nigeria. « Ecoutez, ils ont le pétrole et en ces moments de spéculation sur le prix du baril, leur trésor public est assez fourni. Ils risquent vite de se développer ces Africains !. Tout sauf ça » dit un Européen et un autre de renchérir « La dette nous permet quand même d’avoir toujours le couteau sur leur gorge ». Bref, « ce n’est pas drôle», la seule phrase que connaît mon amie polonaise.

En réalité, l’annulation de la dette, constitue une annulation du stock de la dette évalué entre 1 milliard à 1 milliard et demi du service de la dette pour les 14 pays africains compris dans les 18 bénéficiaires. Ce sont les pays qui ont bénéficié de l’initiative PPTE ( pays pauvres très endettés). Certes, « c’est un très bon départ pour lever le fardeau de leur dette. Cependant, il reste encore 9 pays qui sont au point de décision mais pas au point d’achèvement. Cela peut attendre plusieurs années. Au minimum ils pourront bénéficier de l’annulation de leur dette d’ici les 2 à 3 années à venir» note M. Kamran Kousari, expert auprès de la Conférence des Nations – Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED).

Au total, la dette qui reste à être effacée, représente près de 54 milliards de dollars. L’initiative de l’annulation de la dette ne s’est donc limitée qu’aux pays bénéficiant de l’IDA ( International development assistant), une facilité de la Banque mondiale qui accorde des prêts à des taux d’intérêts bas aux pays les plus pauvres.

Pour les pays déjà bénéficiaires de cette annulation de dette, l’équivalent du montant annulé est versé par les pays donateurs aux fonds de l’IDA ou à la Banque Africaine de Développement (BAD). Le montant est enfin déduit des futurs flux financiers envers ces pays.

C’est dire plus concrètement que pour les lauréats de l’annulation de leur dette, obtenir d’autres prêts ou d’autres dons, risque d’être un parcours difficile du combattant.


Ces pays seront soumis désormais et encore de manière plus drastique aux conditionnalités des institutions financières prévues dans le contexte du CPIA ( Country Policy and international assistance) (En français, politique nationale et bilan institutionnel) pour qu’ils puissent être encore éligibles.

Dès lors, se pose la question à savoir comment faire pour que l’annulation de la dette puisse constituer une valeur ajoutée ? « Pour que la réduction de la dette soit profitable comme, l’a indiqué la Commission Blair, il faudra doubler l’aide au développement. C’est ce que dit depuis au moins 5 ans la CNUCED. De même la CNUCED demandait depuis l’année dernière l’annulation de la dette des pays pauvres » clarifie M. Kamran Kousari.

En réalité, même avec un doublement de l’aide au développement, il faudra favoriser l’érection d’un espace politique nécessaire par des politiques macroéconomiques autre que celles menées par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire Internationale dans les 20 dernières années. Ceci permettrait aux pays pauvres d’avoir le choix pour façonner eux - mêmes leurs décisions au niveau de l’ouverture des comptes capitaux, mais aussi sur les limites d’ouverture sur le commerce extérieur de leurs politiques monétaires et financières afin qu’elles correspondent à leur niveau de développement.

« Ces pays ont ouvert leurs marchés beaucoup plus que ce que demandait l’OMC», constate la CNUCED.

En réalité l’Organisation Mondiale du Commerce, prônait pour ces pays une ouverture certes, mais avec un temps d’ajustement nécessaire, notamment pour les pays qui gagnent moins de 1000 dollars par an.

Mais le FMI et la Banque mondiale, ont poussé pour une libéralisation excessive qui allait au-delà des exigences de l’OMC. A vrai - dire cette ouverture avait l’effet d’une industrialisation prématurée.

Le saviez – vous ? Un rapport rendu public par le Christian Aid, montre que la libéralisation unilatérale du commerce a causé une perte de 13, 6 milliards pour les pays les moins avancés pendant les 20 dernières années. Ce qui représente près de 270 milliards de dollars, soit l’équivalent de la dette de l’Afrique tout pays confondu.

Il est donc nécessaire de permettre à ces pays d’avoir le choix en ce qui concerne la définition de leur politique macro – économique. De prendre librement des décisions qui devraient leur permettre de mener des politiques qui conviennent à leur niveau de développement ( industriel et politique) et qui leur laisse le temps de s’ouvrir avant de se jeter dans une compétition féroce avec les grands pays producteurs et industrialisés, qui après des années de protectionnisme, demandent sans scrupule aux pays du Sud d’ouvrir leurs marchés. Mieux, eux – mêmes, ne respectent même pas les principes de liberté et de libéralisme pour lesquels, ils dominent le monde. L’heure est venue dans un élan solidaire d’assurer le développement durable et la stabilité de notre planète, en adoptant une posture fair –play pour un partage équitable des richesses de notre planète. Il y va de la survie de l’Humanité.


Par El Hadji Gorgui WAde NDOYE