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De retour de Chine ( Beijing, Xi’an et Shanghaï), j’aimerais revenir sur la question de la culture et du développement, une relation qui a bouleversé toute une génération angoissée par l’avenir de l’Afrique.
On a voulu nous faire croire que nous étions pauvres parce que notre culture était rétive à l’esprit du développement.

Pourtant, une si ancienne civilisation, comme la nôtre, la Chine de Confucius et de Mao, est aujourd’hui en train d’éblouir le monde pour son « développement » très rapide.

Certains n’hésitent pas à dire que "le 21ème siècle sera chinois". A quand l'Afrique?

Concernant l’association entre la culture et le développement, il convient de montrer qu’il est surtout essentiel de savoir formuler correctement les questions, et pour cela montrer pourquoi il faut se méfier du culturalisme. Penser correctement la relation entre culture et développement, ce qui est très redoutable, c’est la penser en dehors du culturalisme et même contre lui.

Le culturalisme est défini par le Pr Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais qui s’exprimait devant les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint – Louis comme « le discours convenu, très langue de bois au bout du compte, qui veut que tout soit affaire d’une culture laquelle, est elle-même, pensée comme vision du monde. Dans le cas précis de la question du développement, le culturalisme consiste à dire que le développement est reposé sur la culture ainsi entendue»

Ce culturalisme peut d’ailleurs mener à deux directions, pour parler des formes précises qu’il a prises dans le discours portant sur l’Afrique. La négative qui offre l’afro pessimisme, la positive appelée le culturalisme incantatoire ou l’attitude magique devant les questions du développement.

Plutôt de les mettre face à face il faudrait renvoyer l’afro pessimisme et l’afro optimisme dos à dos, renvoyer ces deux attitudes comme recto et verso d’une même vision culturaliste du développement, souligne le philosophe.

Le pessimisme concernant le développement du Continent africain a culminé, on le sait dans les années d’avant la thérapie de choc que fut la dévaluation du FCFA de 1994. Il a nourri, entre autres, des ouvrages qui ont été autant de succès de librairies, le plus célèbre était peut être celui d’Axelle Kabou. Ce succès a reposé sur la nature pamphlétaire de l’ouvrage et le caractère incisif et décapant qui est à la loi du genre. On a dit que le confucianisme avec sa conception cyclique du temps, refusait le développement moderne ( pour reprendre Axelle Kabou).

Des pays marqués par le confucianisme d’Asie constituent un contre exemple.

La Chine a un taux de croissance à deux chiffres et tous les investisseurs s’y précipitent comme des dératés. La Chine, pourtant avec 1 milliard 300.000 habitants, et 30 millions de pauvres, se considère toujours comme un pays "sous – développé". Les types de croyances à Taiwan, la manière dont on vit sa relation à des dieux lunes, des divinités familiales et aux exigences de l’économie mondiale…


Bref avec le culturalisme on peut dire tout et son contraire. Cela vaut pour l’afro pessimisme ( le mal développement c’est la faute de la culture) mais aussi pour l’attitude qui consiste à dire que la solution est dans la culture.

Arrêtons – nous sur la Corée du Sud. Ce pays en 1996 à la suite de l’acceptation de son parlement est considéré comme un pays développé. La Corée du Sud, intègre l’OCDE et devient ainsi membre du Club fermé des pays ayant plus de 10.000 Dollars par habitant. « Or en 1960, le revenu par tête de la Corée du Sud était de 150 Dollars, celui du Sénégal de 190 Dollars, et celui de la Côte d’Ivoire de 175 Dollars» constate lors d’un colloque organisé par l’Institut africain pour la démocratie, l’économiste Mamadou Lamine Diallo.

La leçon tirée de ce constat est claire « Il est possible pour un Etat, dans le cadre de l’économie mondiale telle qu’elle se donne pour tous de multiplier par plus de 60 son revenu par habitant en une génération ».

Certes, nous avons besoin de sauvegarder nos spécificités mais c’est avec la croissance que l’on résorbe le chômage. Le processus de développement que nous avons en Chine, s’inscrit dans le mouvement général de la globalisation, mais il est un développement purement chinois. Une philosophie active de l’enracinement et de l’ouverture. Donc une modernité lisible, mais bien chinoise. L’ethnocentrisme europèen avait décrété que la modernité était occidentale!

Pour l’Afrique, il ne s’agit pas de promettre le bonheur hic et nunc, mais avec la volonté politique et la détermination des fils et filles de ce Continent, qui comptent de plus en plus d’une amitié sincère à travers le monde de s’engager résolument à faire de telle sorte qu’il y ait le moins de malheur possible.

Nous vivons dans un monde injuste où seuls les intérêts immédiats des investisseurs, la géostratégie des Etats et parfois leur subite compassion comptent. Une mondialisation où les plus faibles devront se battre pour assurer leur survie.

Cependant, par rapport à l’économie mondiale, mondialité : elle « se donne pour tous». Prenons l’habitude de voir le monde tel qu’il est en attendant l’avènement d’autres mondes possibles.

En définitive, Il faudrait renvoyer dos à dos pessimisme et optimisme culturalistes parce que “c’est en fait le culturalisme lui-même, dans les questions de développement, qu’il s’agit de dépasser” pour dévaliser notre ami, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne.

« A quand l’Afrique ? », la question, nous est posée à nous tous et l’Histoire, nous somme d’y répondre, de manière urgente.

JOYEUX – NOEL ! ET A L’ANNEE PROCHAINE !