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NEPAD : Y CROIRE ENCORE*

Publié le, 31 juillet 2004 par

Par Malick M. DIAW Chef du Desk Economie “Le Soleil” de Dakar

Que de chemin parcouru par le continent depuis les indépendances jusqu'au 37ème sommet de l'Organisation de l'Unité africaine de l'année dernière ( ndlr 2001) qui a vu, après un long processus, l'émergence du Nouveau partenariat pour le développement de l'Arique (Nepad). Influencées, pour la plupart, après leur accès à la souveraineté internationale par les théories de gauche, les économies africaines s'étaient lancées dans un vaste processus de gestion centralisée.

Les tenants des théories structuralistes des politiques de développement pour qui c'est " à l'Etat d'initier les stratégies de développement pour déclencher le changement de structures et instaurer un développement autocentré " étaient très nombreux lorsqu'ils n'étaient tout simplement pas de l'avis des néo-marxistes qui estimaient pour leur part, que " seule une rupture avec le marché mondial permettrait aux pays pauvres d'atteindre le développement, fondé sur une base interne ". Le succès a été peu au rendez-vous, voire même pas du tout au rendez-vous avec des faillites ça et là des modèles de gestion qui seront suivies plus tard par la déconfiture des systèmes politiques qui les sous-tendaient également.

La première initiative qui visera à promouvoir une politique globale de développement doit sans doute être attribuée à la création par l'Onu de la Cnuced en 1964. Peu après, le rapport commandé à l'Anglais Purson qui dirigeait la Commission spéciale pour la recherche de solutions de développement du Tiers monde, devait constater l'absence de capitaux pour financer le décollage des pays du Tiers monde, d'un cadre technique pour leur industrialisation ainsi qu'un déficit de compétences technologiques. Ce rapport que beaucoup soupçonneront de jeter les bases de la recolonisation par l'économique des pays du Tiers monde qui venaient, pour l'essentiel, de s'affranchir de la tutelle politique occidentale, allait jeter les bases d'une politique de coopération et d'assistance économique. Ses recommandations préconisaient la mise en place de politiques libérales, le développement de l'agriculture et le développement de l'industrie par un recours aux investissements et le développement des exportations. Le rapport Purson n'était pas destiné à l'Afrique seulement mais à l'ensemble des pays en développement qui ont pris en compte ses recommandations en essayant de développer des politiques de promotion des exportations par l'adoption, presque sous la dictée, de codes des investissements. En réalité, depuis lors, le binôme aide-crédit a fait florès avec le résultat que l'on sait.

Plus spécifiquement en ce qui concerne l'Afrique, la crise du Tiers monde vécue au début des années 80, verra la mise en place lors du Somme de l'Oua de cette année, du Plan d'action de Lagos qui visait le développement économique et social du continent ainsi qu'une politique d'intégration et " un développement endogène et auto-entretenu " ainsi qu'à terme une " modernisation industrielle des sociétés africaines ". C'est quasiment à la même époque que les pays africains iront taper, contraints par le Club de Paris où se gère la dette publique des Etats, à la porte du Fonds monétaire international. Le signal pour la mise en place des fameux programmes d'ajustement structurel (Pas) est ainsi donné. Ce que l'on appellera le Consensus de Washington règnera en maître, avec des résultats diversement appréciés.

Pour les institutions de Bretton Woods, il s'agissait ni plus ni moins, à travers, les Pas qui allaient être mis en place, de " réduire les déséquilibres internes et externes et de freiner l'inflation tout en préservant un niveau de croissance stable ". Pour ce faire, ce sont les structures même de l'économie qui seront revues et corrigées par les experts du Fmi qui chercheront ainsi à les aligner sur les prix mondiaux et les besoins de l'économie mondiale.

Le tollé suscité chez les intellectuels du continent par les résultats mitigés, voire même désastreux des Pas en matière sociale, va mener à l'avènement du Cadre africain de référence pour les programmes d'ajustement structurel (Carpas) adopté par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (Cea) au terme d'un processus de réflexion, initié par les ministres du continent de la planification et du développement économique qui a pris fin en avril 1989 à Addis Abeba. Le Carpas qui dénonce les approches classiques des politiques de développement, demande une meilleure prise en compte des réalités africaines ainsi qu'une intégration régionale et une coopération économique plus poussée au sein de l'Afrique. Comme le Plan de Lagos qui l'avait précédé neuf ans plus tôt, le Carpas ne changera pas grand chose en réalité dans la situation économique du continent. Plan Berg ou prospectives d'autres auteurs encore, nombreuses ont été les initiatives qui ont proposé diverses pistes pour le continent, sans plus de succès.

Depuis près d'un demi-siècle donc l'Afrique se cherche. Le Nepad s'est-il inspiré du courant libéral et du schéma pour la croissance, vulgarisé par Rostow en 1960 et pour qui, en matière de politique de développement, " les pays en développement peuvent réussir leur décollage en mobilisant les ressources internes et en favorisant la forte insertion de leur économie dans le marché mondial " ? Si la réponse semble positive, il apparaît, cependant, qu'il cherche à aller, à l'évidence, au-delà des ressources internes des pays d'Afrique, fort limitées au demeurant, en faisant largement appel au secteur privé international.

Le développement, dit-on, est une Suvre de longue haleine. Si ce n'est pas dans cinq ou dix ans que les choses auront radicalement changé de visage, pourvu seulement que les tous les espoirs suscités par cette initiative puissent ne pas décevoir les Africains quand l'heure du bilan sera venue. Puisse aussi que l'initiative continue réellement à demeurer africaine car si cette politique doit être la nôtre, les fonds qu'elle nécessite doivent nous venir d'ailleurs pour être réalisée et que la tentation du payeur de commander ne pourra pas être occultée Si le passé peu éloquent des politiques de développement initiées en faveur du continent peut pousser, quelque peu, au scepticisme, il faut quand même y croire encore. Croire au futur et à nos chances. Autrement, cela ne ferait que conforter cet afro-scepticisme véhiculé allégrement ailleurs.

(*Cet texte est extrait de l’édition du “Soleil” www.lesoleil.sn du 15 avril 2002)