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Par El Hadji DIOUF

Il y a quatre ans, quand la FIFA avait choisi l’Allemagne au détriment de l’Afrique du Sud pour l’organisation de la coupe du monde 2006, le continent noir était en émoi. L’Afrique du football, et même au delà, ne pouvait comprendre que l’Allemagne, qui avait accueilli la compétition il y a juste une trentaine d’années (1974), fut préférée à l’Afrique qui ne l’avait jamais accueillie et qui présentait une candidature plus que convenable.
L’Afrique noire s’était senti trahie dans sa propension légitime à offrir à la jeunesse du monde un cadre d’expansion sportive et d’échanges entre les peuples. Le sport en général et le football en particulier reste l’un des domaines les moins ségrégationnistes. En tant que tel, il offre des raccourcis émancipateurs que ni la politique ni l’économie ne peuvent offrir.

Certains passionnés n’avaient pas manqué de voir dans le choix de l’Allemagne un énième geste de mépris à l’endroit des populations noires dont la présomption permanente d’incompétence ne favorisait guère la confiance dans l’organisation de l’un des plus grands évènements de la planète. Des pétitions avaient même circulé sur Internet, visant à enjoindre les dirigeants du football mondial à réparer l’erreur

Au moment de choisir l’organisateur de la coupe du monde 2010, ces effluves de suspicion planaient toujours, mais sur une échelle réduite. En faveur du système de la rotation dorénavant en vigueur, l’Afrique était sûre de sortir vainqueur d’une compétition qui lui est interne. Seulement, face à l’Afrique du Sud grandissime favorite, se dressait les pays de l’Afrique du Nord : le Maroc, l’Egypte, la Libye et la Tunisie.

La légitimité de la candidature du Maroc était évidente. Sportivement d’abord, c’est le premier pays africain à avoir passé un premier tour de coupe du monde en 1986 ; et la popularité du football y garantit le succès commercial de la manifestation avec des stades remplis. Historiquement ensuite, les lendemains euphoriques de ce triomphe ont été suivis par une candidature immédiate à l’organisation de la coupe du Monde 1994. Elle ne fût pas retenue, mais connurent des liftings successifs qui ont abouti à la candidature de cette année, la troisième donc.

Celle de l’Afrique du Sud ne l’était pas moins. Elle avait surtout cristallisé l’échec antérieur, symbolisant à lui seule la marginalisation de l’Afrique. Mais sa légitimité est surtout centrée autour de symboles forts : le combat contre l’Apartheid, l’icône Mandela…et surtout une certaine idée que si l’Afrique doit organiser une coupe du monde, cela devrait être le fait de l’Afrique subsaharienne, de l’Afrique noire…

L’opposition Afrique noire/Afrique blanche ne pouvait être qu’un argument tendancieux et dangereux. Aussi ne fut il porté que par les masses silencieuses soucieuses de part et d’autre, qui de prouver le savoir faire africain, qui de fédérer les synergies autour d’une candidature arabe…et non africaine. On a pu reprocher au Maroc sa non appartenance à l’Union Africaine, sa proximité politique et économique avec l’Europe au détriment de l’Afrique sub-saharienne. De la même façon, la candidature exclusive de l’Afrique du sud sur le continent noir laissait perler…la validation de l’hypothèse de sa capacité exclusive à faire face à l’événement. Ce qui porterait un rude coup à la fierté des populations noires.

Tout compte fait, les arguments de campagnes ont dépassé le cadre sportif et sont restés centrés autour de symbolismes extra foot balistiques. En transcendant ses états d’âmes qui ont vogué du Caire au Cap, l’Afrique se retrouve toute joyeuse. Elle est la seule gagnante d’un combat sans adversaire.

Si le système de la rotation lui vaut sa première organisation de la coupe du monde, cette Afrique doit s’atteler à démontrer qu’elle n’est une lauréate par défaut. La coupe du monde 2010 sera t-elle à la hauteur de celles qui l’ont précédées ? L’organisation sera t-elle réussie ? La rigueur sera t-elle au rendez vous ? Les stades seront ils remplis ? Ces questions légitimes renseignent sur la délicatesse d’une tâche confiée par la FIFA sans les toutes garanties de confiance requises.

Ainsi le monde nous a à l’œil. Il faudra certainement être plus exigeant que nature pour relever les défis et montrer à la face de l’humanité que l’Afrique dispose de la masse critique de compétences utiles pour se conformer aux normes universelles de performance.

Pour l’Afrique du Sud, ce sera une immense opportunité de se défaire des boulets du SIDA et de la criminalité. Surtout, l’occasion est belle de parfaire l’intégration raciale pour que les exemples de réussite puissent concerner la grande masse noire vivant à la périphérie de l’humanité.

Notre attention reste retenue par deux points. Premièrement, la confiance faite à l’Afrique du Sud ne doit pas être exclusive. Elle ne doit pas rester le quitus affecté à une nation exceptionnelle sur un continent en dérive. Le reste du continent regorge de compétences et d’idées généreuses qui ne demandent qu’à être mises en œuvre. Il ne faudrait pas que dans 20 ans, quand le tour de l’Afrique reviendra pour l’organisation de la coupe du monde, le nom de l’Afrique du Sud sonne encore comme une évidence. C’est le pire qui pourrait arriver au continent.

Deuxièmement, la perception que le reste du monde a du continent noir n’est pas toujours flatteuse. La responsabilité attribuée à l’Afrique du Sud transcende ses frontières. Elle engage tous les fils du continent, et au delà, tous ceux qui croient qu’il est encore possible de s’en sortir. La vitrine offerte devrait servir aussi à ranger tous les vieux clichés au tiroir et définitivement, sonner le glas de tous les préjugés. Que ce soit le Maroc ou l’Afrique du Sud, l’Egypte, la Libye ou la Tunisie, le combat est le même. Il s’agit avant tout de donner aux enfants de ce continent une fierté légitime, déshinibitrice, qui leur permette de prendre leur destin en main.