Ont collaboré à ce numéro

 Alassane DIOP
 Alpha Blondy, EPFL
 Aoua Bocar LY-TALL
 As. Suisse Banquiers
 Boubacar BA
 Bureau Info ONUG
 Catherine F-Bokonga
 El Hadji Gorgui Wade
 Emile Guirieoulou
 M. Mamadou BA
 Mamadou Sall
 Maryline Perrier
 Moustapha K. Gueye
 Muriel Berset Kohen
 Nguessan Yao Antoine
 Serge Bilé
 UNICEF, BIT
 Youssou Ndour

Nous lire dans

Compte Utilisateur

Audios



Souscription

MERCI

Le groupe

Directeur de publication
· Elh Gorgui W NDOYE

Rédacteur en chef
· Elh Gorgui W NDOYE

Comité de Rédaction
· El hadji DIOUF
· Papa Djadji Guèye ·

Responsable Informatique
· Alassane DIOP

Responsable Gestion
· Cécile QUAN

Webmaster
· REDACTION

Contact

Adresse
   Salle de Presse
   N0 1 Box 35
   8, Avenue de la
   Paix Palais des Nations Unies
   1211- Genève 10 Genève Suisse.
Téléphones

   +41 22 917 37 89
   +41 76 446 86 04

Service

Publicités, Abonnements et Souscriptions

Téléphone
· Suisse:
   +41(22)917 37-89
   +41(76)446-86-04

Ou envoyez un courriel à Info@ContinentPremier.com

Selon l’ONU, les sidéens sont prisonniers des lois nationales.

Publié le, 27 juillet 2010 par Catherine Fiankan-Bokonga

Genève, Catherine Fiankan-Bokonga /Infosud- Alors que les campagnes de lutte contre le sida restent très soutenues à travers le monde pour sensibiliser l’opinion publique, l’ONUSida, sous l’impulsion de son directeur exécutif Michel Sidibé, s’est rendu à l’évidence que les résultats escomptés étaient en réalité limités par des lois en vigueur dans un certain nombre de pays. L’ONUSIDA et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont donc créé la Commission mondiale sur le VIH et le droit. Officiellement lancée le 24 juin dernier à Genève, ce groupe d’expert sera chargé de faire un état des lieux des lois discriminatoires dans le monde et de formuler des recommandations en matière de modification des législations.

En trente ans d’épidémie, plusieurs pays se sont dotés « de lois qui punissent au lieu de protéger les personnes touchées ». Pour Michel Sidibé, il est clair que « les populations sont confrontés à des obstacles légaux universels ». D’après l’ONUSIDA, 52 pays ont encore des lois qui imposent des restrictions sur l’entrée, le séjour ou l’installation des personnes porteuses du VIH, tels l’Australie, l’Egypte, Israël, l’Inde, le Liban, la Nouvelle-Zélande, ou la Russie. Dans 49 pays, la transmission ou l’exposition au VIH sont criminalisées. Sur ce point, Michel Sidibé rappelle que pratiquement 70% des nouvelles infections au VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale affectent des personnes qui se droguent et dont la grande majorité n’ont accès à aucun service de santé ou de prise en charge, car les lois ne les y autorisent pas. De même, 86 Etats ont établi des législations homophobes, dont 7 considèrent que l’homosexualité est passible de la peine de mort : l’Iran, la Mauritanie, le Nigeria, l’Arabie Saoudite, le Soudan, le Yémen. La Suisse, n°1 européen des condamnations En Suisse, la pratique juridique actuelle « mène à la discrimination des personnes séropositives en les rendant unilatéralement responsables d’une éventuelle contamination ». C’est la conclusion de l’étude réalisée en 2009 par de deux juristes suisses, Kurt Pärli et Peter Mösch Payot. Les deux chercheurs soulignent que « faire porter le poids de la faute sur la seule personne séropositive contredit la politique suisse de prévention du sida, qui axe son message sur la responsabilité partagée des deux partenaires ». Effectivement, selon le droit pénal suisse, « une personne séropositive qui prend le risque, en ayant des contacts sexuels non protégés, de transmettre le virus à une autre, est punissable aux termes des articles 122, et ceux concernant les lésions corporelles) et la propagation d’une maladie de l’homme ». Comme le font remarquer les deux juristes, « au cours des dix dernières années, le nombre de condamnations par des tribunaux dans ce genre d’affaires a augmenté. En comparaison européenne, ce même nombre place la Suisse en tête dans le domaine, avec la Suède et l’Autriche. » Pour l’Administrateur du PNUD, la néo-zélandaise Helen Clark, il est temps de « promouvoir les droits fondamentaux de ceux qui sont les plus vulnérables à la contamination par le VIH et les personnes séropositives ». Composée des dirigeants issus de différents secteurs de la sphère publique et de diverses régions du monde, la Commission mondiale devra « remédier aux lois punitives, autant de violations des droits de l’homme qui entravent l’efficacité des réponses au Sida ». Des experts seront envoyés dans des pays ciblés afin d’échanger des informations et d’organiser des auditions régionales. L’interaction directe est une nouvelle composante cruciale pour le changement. Selon le directeur exécutif d’ONUSida, la Commission devrait ainsi permettre de répondre à l’un des principaux handicaps de la lutte contre la maladie qui a encore tué près de 2 millions de personnes en 2008. Son travail s’étalera sur une période de 18 mois pour aider toutes les personnes atteintes par le virus VIH, estimées à environ 33,4 millions de malades en 2008. Une évolution positive Parallèlement, avec plus de 4 millions de personnes bénéficiant d’un traitement de sauvetage et un recul de 17% au niveau des nouvelles contaminations, l’ONUSIDA pense qu’il est possible d’espérer que l’épidémie de Sida soit parvenue à un tournant décisif de son évolution. En octobre 2009, le président Barack Obama a levé l’interdiction d’accès au territoire américain pour les personnes atteintes du VIH/sida. Il a été suivi le 27 avril dernier, par la Chine. D’après Michel Sidibé, ce sont des signes positifs. La prochaine réunion de la Commission mondiale se déroulera en octobre prochain, au Brésil, qui a prouvé qu’il était possible de contenir l’épidémie dans un pays en développement en liant étroitement la prévention au traitement.
Catherine Fiankan-Bokonga Journaliste, Accréditée au Palais des Nations Unies