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ABIBOU DIALLO, Correspondant à Londres

A l’approche des élections législatives qui devraient se tenir au mois de mai en Grande –Bretagne, le débat politique est caractérisé par une surenchère politique autour de la question de l’immigration.
L’immigration est une fois de plus au menu d’une campagne électorale dans un pays européen. Après la Suisse en 2004 et le Danemark en 2005, le thème de l’immigration ressurgit en Grande- Bretagne.

Mis en avant d’abord par les « Tories » conservateurs (principal parti de l’opposition) emmené par un leader – Michael Howard- en manque de charisme et en retard sur le Labour selon les sondages, le thème a été récupéré par Tony Blair qui n’hésite pas en à faire son principal argument de campagne.

Mr. Blair qui a battu le record de longévité au poste de Premier ministre pour un chef de file du Labour (2838 jours au 07/02/05) écrivait dans une tribune au Times (07 février) que « toute immigration doit bénéficier à la Grande-Bretagne » avant d’ajouter plus loin dans une interview à la radio que : « l’opinion a raison de s’inquiéter (…) parce qu’il y a des abus dans l’immigration et dans le système du droit d’asile ». Cette série de déclarations a été rapidement suivie par une proposition de réforme rendue publique par le ministre de l’intérieur, Charles Clarke, consistant en un plan sur cinq ans visant à contrôler le droit d’asile et à écarter ceux qui, selon ses propres termes, sont « une charge pour la société ». La réforme serait adoptée en cas de reconduction au pouvoir des travaillistes après les élections législatives pour lesquelles ils sont favoris.

Selon des éléments ayant filtré dans la presse, les « innovations » de Mr. Blair sur l’immigration consisteraient entre autres, à l'introduction d'un système de points tenant compte de critères tels que l'âge ou les diplômes dans l’attribution d’un permis de séjour (autrement dit le Royaume de Sa Majesté préférerait ne recevoir ni analphabètes ni personnes âgées), l’augmentation des expulsions d'irréguliers, la remise en cause du regroupement familial automatique et l’introduction de la prise d'empreintes digitales de l'ensemble des demandeurs d'asile - et de tous les détenteurs de visa - qui seront enregistrées et pourront être vérifiées via la future carte d'identité obligatoire. Ce système de contrôle biométrique devrait être opérationnel en 2008.

La seule différence avec le programme du parti conservateur serait, le rejet pour le moment, de l’instauration de quotas annuels de permis de travail ; mais Mr. Blair indique bien qu'il souhaiterait « diminuer ou augmenter le nombre » d'immigrés « en fonction des besoins du pays ».

Cette escalade coercitive sur l’immigration semble sans fin et n’est que la dernière d’une longue série de « mesures » limitant le droit d’accès du sol britannique aux étrangers venant des pays pauvres. Les derniers chiffres publics au Royaume-Uni font apparaître un solde net d'immigration de 172.000 personnes en 2001 et seulement de 153.000 personnes en 2002. Quant au droit d’asile, dont la substance rétrécit comme peau de chagrin dans tous les pays européens (voire continent premier mois de …), il est devenu si draconien que l’on se pose la question de savoir s’il sert encore à quelque chose.

En Grande- Bretagne, le gouvernement n'hésite pas à mélanger politique d’asile avec politique de sécurité post-11 septembre. Sous la pression de la droite conservatrice, d'une presse tabloïd très agressive et de lobbies anti-réfugiés comme MigrationWatch, le gouvernement a instauré une nouvelle loi en 2000, révisée en 2002 et amendée en 2004.

Les résultats de cette politique en chiffres officiels, d’après les dernières statistiques, publiées fin août 2004, montrent une baisse de 41% des demandes d'asile sur un an, et de 13% entre le premier et le deuxième trimestre 2004. La recette de cette politique ? Des contrôles renforcés à tous les points d'entrée du pays, des patrouilles sur sol français et belge et dans l’Eurostar, la fermeture obtenue du centre d'accueil de Sangatte, près de Calais, la dispersion des requérants aux quatre coins de l'île, la réduction des procédures d'appel, la multiplication de places d'incarcération supplémentaires pour requérants déboutés, etc.

Mr. David Blunkett, ministre de l'Intérieur de l’époque, avait dû renoncer à son projet d'interner les enfants de requérants déboutés comme moyen de pression pour les convaincre de partir. L'idée avait scandalisé les défenseurs de libertés publiques. Il n'avait pas eu davantage de succès avec ses «Nouvelles visions», refusées par l'Union Européenne au sommet de Thessalonique en 2003, qui prévoyaient notamment des gigantesques centres de tri dans les pays en développement ( Cf « Le Temps » 4/10/04).

Mais le gouvernement britannique appuyé en cela par l’Italie de Silvio Berlusconi, n’a pas pour autant renoncé au projet de camp de tri.
Les politiques migratoires ont été tellement durcies ces dernières années, qu’il sera bientôt quasiment impossible de venir légalement en Europe pour les ressortissants des pays pauvres. Une politique bien sélective !