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Par Pape Djadji Guèye

Des psycholinguistes s’accordent sur le fait que les enfants sont capables d’apprendre de manière naturelle plusieurs langues quelle que soit leur origine. A la différence des personnes d’un certain âge, les enfants avant l’âge de dix ans apprennent de façon intuitive de la même manière qu’ils acquièrent la langue maternelle. A ce stade aucun effort particulier n’est requis de la part de l’enfant. Le débat est vif, et les parlementaires ne manquent pas de propositions. Les parents d’élèves et les enseignants ont aussi leurs idées sur le projet de loi visant à établir l’enseignement de l’anglais en marge de l’apprentissage du français à l’école primaire au Sénégal.La crainte d’un bourrage de l’esprit de l’enfant dès le bas âge installe chez les parents d’élèves et, encore chez les enseignants (professionnels supposés polariser une clairvoyance et un discernement sans conteste), des doutes quant à la nécessité d’introduire le bilinguisme à l’école primaire.

La crainte d’un bourrage de l’esprit de l’enfant dès le bas âge installe chez les parents d’élèves et, encore chez les enseignants (professionnels supposés polariser une clairvoyance et un discernement sans conteste), crée des doutes quant à la nécessité d’introduire le bilinguisme à l’école primaire.

Mais une telle crainte, même si elle est toute naturelle et compréhensible, s’entoure du cachet de la connaissance imparfaite de l’enjeu et des conséquences qu’aurait l’introduction de deux ou plusieurs langues dans l’apprentissage des enfants avant l’âge de dix ans. C’est méconnaître les différentes phases du développement de l’enfant et les activités y afférentes. La réalité est sans équivoque.

Plutôt que de créer une saturation ou un embrouillement de la base acquise dans la langue matricielle ( c’est-à-dire la première langue : cas du français pour les pays francophones, en lieu et place de la langue maternelle), cette perspective d’une diversification précoce des langues à l’école primaire - ou mieux encore - à l’école maternelle, offre toutes les facilités à l’enfant de maîtriser plus d’une langue.

Ainsi, les enfants apprennent en jouant. Ils ne sentent aucun poids, aucune contrainte extérieure, ce qui œuvre positivement à leur intérêt et leur motivation. Ils s’imprègnent de l’heuristique linguistique sans pour autant fournir le moindre effort intellectuel, ce que des personnes plus âgées peinent à apprendre.

C’est à partir de 10 ans que le sujet commence à « apprendre par des mécanismes déductifs, comme c’est le cas de l’apprentissage des règles, du vocabulaire »…( Jean Petit, 1993).

De surcroît, cette multiplicité des langues lors des premiers jours de l’enfant à l’école offre l’avantage d’une plus grande capacité à apprendre et du développement de l’esprit d’analyse à un moment des plus propices de l’existence de l’être apprenant. En outre Jean Petit suggère que la multiplicité confère également « une aisance supérieure dans l’utilisation des notions abstraites ».

C’est le cas des mathématiques, de la physique… Par delà cette aubaine, l’accoutumance de l’enfant à la pratique de deux ou trois langues à cette phase de son développement facilite la découverte et la compréhension d’une nouvelle langue ( une troisième ou une quatrième) car une fois qu’un enfant est bilingue ou trilingue, son esprit s’ouvre tout naturellement à l’acquisition spontanée d’une nouvelle langue.

L’enfant tend naturellement à l’encyclopédisme, à un approvisionnement spectaculaire de l’esprit. Dans certaines familles de religion musulmane, l’obligation de fréquenter l’école coranique entraînant entre autres l’acquisition d’une nouvelle langue qu’est l’arabe est un fait inévitable et participe de cette logique : le jeune disciple qui a fréquenté cette école est souvent brillant dans plusieurs matières aussi bien littéraires que scientifiques.

Par conséquent, l’idée d’une crainte quant à faire saisir l’occasion aux enfants des nations en voie de développement de davantage améliorer leurs aptitudes éducatives semble totalement aberrante et teintée de la marque d’une certaine ignorance.

Aujourd’hui, les informations se déplacent à une vitesse exponentielle, en traversent les frontières de manière spectaculaire. De même avec l’avènement de la société de l’information, l’accès au savoir d’une manière générale est facilité par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’utilisation de ces nouvelles technologies, nécessite des compétences spécifiques dont les langues étrangères. Pouvoir se servir de ces outils dès la tendre enfance n’est-il pas un moyen de donner toute leur chance aux apprenants et de préparer les nations sous - développées à la nouvelle donne politique et économique !

La globalisation frappe à nos portes, et pourtant encore les nations industrialisées semblent seules, accaparer ses bienfaits.

Que d’aucuns évoquent la thèse de la pénurie des enseignants ou de professeurs susceptibles de dispenser ces cours, semble infondé ou inapproprié : les cités regorgent de diplômés en langues en attente d’activité ; les universités sont remplies à ras bord d’étudiants aptes et disposés – en parallèle à leurs études – à donner des cours à qui de droit.

Donc, l’assertion selon laquelle l’alimentation d’une telle entreprise éducative en professionnels formateurs doit être majestueusement rangée dans les tiroirs de l’oubli, car charriant vainement une quête éternelle de légitimité, ne tient pas la route.

Qu’on parle d’une insuffisance dans les allocations budgétaires, l’on pourrait comprendre.
Le financement de l’éducation est un investissement dont les retombées ne peuvent être mesurables qu’à long terme. L’expérience a montré que dans les pays où l’option d’un bilinguisme est réelle, les enfants ont des aptitudes parfois égales et bien souvent supérieures à celles des autres élèves.

L’espoir résiderait peut être dans l’instauration du bilinguisme ou trilinguisme dans l’éducation préscolaire ou scolaire sinon dans l’enseignement général, du moins dans le privé. Dans cette perspective, les parents d’élèves les plus avertis accepteront d’assumer le coût marginal de cette forme éducative pour une meilleure préparation de leurs enfants. C’est ce coût qui servira à la rétribution des enseignants de la langue anglaise dans les Etats francophones, comme le Sénégal.

Les peuples et dirigeants des nations d’Afrique francophone et d’ailleurs doivent franchir le Rubicon en passant d’un système d’enseignement bon à un système éducatif meilleur. C’est la seule voie qui délivrera les générations futures. Nous vivons dans une époque où toutes les opportunités de développement doivent être saisies, en commençant par l’éducation.